Un drôle de cadeau


Un drôle de cadeau

de Jean Bouchaud
en mars 2003
mise en scène : Jean-Pierre Barthonnat

Affiche

extrait vidéo

1949 : La guerre, n’est pas encore très loin. Le Paris populaire a repris ses droits, mais les tickets d’alimentation, n’ont été supprimés que l’année précédente.

C’est une drôle d’époque, où la guerre est encore dans les têtes, la guerre et toutes celles qui vont venir. Pour les militants de cette petite cellule du Parti Communiste ; leur cellule, c’est un peu leur famille. On s’y retrouve, on y vit ( sûrement mieux que chez soi ) on s’y entraide, tout en suivant de loin les directives de l’organisation.

On n’a pas vendu l’Humanité ? C’est pas grave, on le fera dimanche prochain. On n’a pas vendu “ Fils du Peuple ” l’autobiographie du leader Maurice Thorez ? C’est pas grave, on trouvera bien des copains, des sympathisants, pour leur refiler ce pavé. L’essentiel, c’est d’être ensemble, dans ce petit local, sale, mal entretenu, mais convivial, “ chez eux ”.

Bien sûr, il y a l’œil de la C.I.A., le mari de la concierge, le policier footballeur, celui qui s’est trompé de côté pendant la guerre, mais il est pas si méchant que ça, et puis il est cocu !

Le problème, c’est qu’arrive une représentante pure et dure de la Fédération et qu’il faut trouver un cadeau pour l’anniversaire du camarade Staline .
Le “ GRAND ” Staline, le petit père des Peuples, le vainqueur ! Le généralissime de l’Armée Rouge, l’homme qui veut étendre la Paix Communiste au Monde entier !

Alors on s’y colle, on cherche “ LE ” cadeau, qui fera qu’on parlera de la petite cellule parisienne perdue ( et peut-être que ça aidera le secrétaire de cellule à être élu aux élections municipales. C’est qu’il a des ambitions, l’ex déménageur qui a choisi de travailler aux pompes funèbres, parce que " c’est moins dur ”).

On le trouvera le cadeau, et avec lui, les désillusions, qui feront qu’on commencera à regarder d’un autre œil, le PARADIS, celui auquel on avait tant besoin de croire…